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Keitaro Nakatani, un alumni du lycée francais de Tokyo à l'ENS Paris-Saclay

Dans le cadre de l'année du Japon à l'ENS Paris-Saclay, et à l'occasion des 50 ans du Lycée français international de Tokyo, nous avons décidé d'interviewer un des alumni présent dans nos murs, qui n'est autre que le vice-président chargé de la recherche de l'ENS Paris-Saclay, Keitaro Nakatani

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Saurez-vous retrouver K. Nakatani ? Pouvez-vous me raconter en quelques mots votre parcours académique depuis votre entrée au lycée français de Tokyo (LFIT), jusqu'à l'ENS Paris-Saclay ?

Ma scolarité s'est déroulée au LFIT  jusqu'en 4ème, puis à Strasbourg où j'ai passé le baccalauréat et où je suis resté jusqu'en classes préparatoires. Avec l'idée de faire de la recherche scientifique, je suis entré à l'Ecole normale supérieure (celle qui est actuellement à Lyon mais autrefois en région parisienne) à titre étranger, puis obtenu un doctorat en chimie à l'Université Paris-Sud à Orsay. Le CNRS m'a ensuite recruté comme chercheur à Orsay dans une équipe de recherche qui était sur le point de déménager à Cachan à l'ENS pour y créer un nouveau laboratoire de recherche, le PPSM. A l'heure où notre Ecole s'apprête à déménager dans des locaux tous neufs, je peux dire que j'ai déjà fait un déménagement dans l'autre sens il y a une vingtaine d'années. Depuis 1999, je suis professeur au département chimie et depuis 2014, vice-président chargé de la recherche.

Pourquoi avoir étudié dans un lycée français ? Quel est votre lien avec la France ?

Ayant deux parents japonais, rien ne me prédestinait à effectuer une scolarité dans un établissement qui conduisait les élèves vers le baccalauréat français. Mais mon père a effectué un séjour de recherche d'une année en France à l'âge où j'entrais en maternelle. Mes parents n'ont pas voulu que j'oublie le français et, de retour au Japon, m'ont inscrit au LFIT. L'établissement venait d'ouvrir.

En tant que chercheur, pensez-vous qu'il existe des différences entre la recherche à la française et à la japonaise ?

Comme dans beaucoup de domaines, il y a beaucoup de différences entre la France et le Japon dans le monde de la recherche. J'entends parfois des témoignages d'étonnement de collègues ou d'étudiants de part et d'autre, après un congrès ou un stage. Il est vrai que la structure, l'organisation et les relations humaines entre les membres du laboratoire sont relativement différentes. Mais je suis heureux de voir qu'en général, les relations franco-japonaises se passent bien. Par ailleurs, il y a beaucoup de similitudes sur le fond, d'autant que les deux pays sont actuellement confrontés aux mêmes types d'enjeux : autonomie des établissements, ouverture internationale, etc.

Si vous deviez convaincre un chercheur/étudiant/normalien d'aller passer quelques mois au Japon, que lui diriez-vous ?

Je peux lui garantir qu'il ne perdra pas son temps et qu'il ne s'ennuiera pas. Lorsque je vais au Japon, j'ai l'impression que je peux faire plus de choses qu'ailleurs dans le même intervalle de temps. Par ailleurs, au Japon, les étudiants sont immergés relativement tôt dans la recherche. Certains "passent leur vie" au laboratoire, ce qui fait qu'un visiteur ou un étudiant étranger, avec un minimum d'effort de communication, sera rarement seul et isolé au travail.

Si vous deviez convaincre un élève du LFIT de venir à l'ENS Paris-Saclay, que lui diriez-vous ?

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la recherche est un milieu très international, à l'opposé de l'image du chercheur, représenté parfois comme un personnage enfermé dans son laboratoire. Dans beaucoup de domaines, à longueur de journée, le chercheur français passe du français à l'anglais et vice-versa, que ce soit pour lire et écrire des publications ou pour échanger avec ses pairs. Les élèves du LFIT, habitués à une immersion dans un contexte international, ont un avantage sur ce point, même s'il ne suffit pas d'être bilingue ou trilingue pour être un bon chercheur.
Par ailleurs, chose qui est peut-être encore méconnue : quelle que soit la nationalité, il est possible de devenir élève normalien (et même être payé pendant ses études !), tout comme obtenir le statut de fonctionnaire dans la recherche et l'enseignement supérieur en France. Je suis dans ce cas et j'ai toujours un passeport japonais.

Auriez-vous un message pour votre alma mater ?


Bon anniversaire, bien sûr. Et même si elle n'est plus dans les locaux que j'ai connus il y a 50 ans, ce sera un plaisir de s'y retrouver pour célébrer son demi-siècle.

A propos du Lycée français international de Tokyo

Le Lycée français international de Tokyo  a été créé en 1967 et accueille des élèves de la maternelle à la terminale. Quant à leur poursuite vers l'enseignement supérieur, elle se déroule dans un horizon géographique très large, avec une part significative en France, notamment dans les classes préparatoires.

Quelques chiffres :
    Plus de 55 nationalités différentes représentées,
    1215 élèves inscrits de la maternelle à la terminale,
    Un taux de réussite au bac de 97% à la session de juin 2015 dont 85% de mentions